Compte-rendu de l'Assemblée citoyenne du 13 janvier, à Lusignan

Publié le par Samuel Bougrier

A l'initiative du Front de Gauche, la première assemblée citoyenne du canton mélusin s’est tenue vendredi 13 janvier à Lusignan. il s'agissait de débattre et d'avancer des propositions pour défendre et relancer les services publics..


Réunis autour de Samuel Bougrier, candidat communiste du Front de Gauche aux prochaines élections législatives, et de deux syndicalistes, une quarantaine de participants ont ainsi partagé leurs constats, leurs inquiétudes et leurs propositions sur l’avenir de nos Services Publics, thème retenu pour ce premier rendez-vous...


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 Trois interventions ont ouvert les débats :

 

Catherine Giraud, diététicienne au CHU de Poitiers et déléguée CGT à l’ARS (Agence Régionale de Santé), a dressé un tableau inquiétant sur l’état de la Santé en France. Le maillage au plus proche des habitants est peu à peu détruit au profit d’unités centralisées, les coopérations public-privé s’effectuent au détriment du public et les statuts des personnels sont en constante destruction. 


Joël  Vignerie, secrétaire CGT des cheminots de Poitiers a, quant à lui, évoqué une situation qui relève de la même logique à la SNCF. En 1990, la scission entre la SNCF, qui commercialise les transports et RFF (Réseaux Ferrés de France) qui doit assurer l’entretien des réseaux a fragilisé la sécurité par manque de moyens. Les « petites » gares sont supprimées, les conditions de travail s’aggravent et les recours aux financements privés se multiplient.


A partir de son expérience personnelle, Samuel Bougrier, enseignant et directeur de l’école de Latillé, a enfin évoqué les décisions qui se succèdent et finissent par détruire la qualité de l’Education nationale. Les suppressions massives et continues de postes d’enseignants, les effectifs scandaleux dans les classes, les remaniements aberrants des programmes, sont en train de créer une Ecole dont les exigences élitistes ne permettent plus d’individualiser les parcours.


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Au cours des participations au débat qui ont suivi, les  idées qui ont été exprimées rejoignent celles qui fondent le programme du Front de Gauche :


Tous les services essentiels doivent être publics et au plus proche des citoyens.

Les individus ont des droits et les services publics sont les mieux à même d’en assurer le respect.

Les moyens financiers existent, l’argent est présent, il faut donc le redistribuer. Les normes européennes ont poussé vers la privatisation et tout ce qui est aujourd’hui externalisé permet aux entreprises privées de s’engraisser. Les services publics ont été cassés entre commerce et entretien par seul souci de profit. Lorsqu’un service public est concédé au privé, on ne s’adresse plus à un usager, mais à un client.

 

A propos de la Dette : avant 1974, l’Etat empruntait à la Banque de France, puis ce fut aux banques privées, dont les intérêts représentent le coût de la dette actuelle. Il faut que les produits financiers soient taxés. Cette question des moyens est décisive et il faudra créer un service public du crédit pour relancer les investissements. La confiance dans la monnaie est un bien essentiel qui relève aussi d’une obligation publique.

Les services Publics doivent être le cœur d’une organisation nationale et répondre aux besoins humains. Pour ce qui est de l’énergie, par exemple, la qualité ne peut être assurée que par des services publics. Il faut veiller à ce que le syndicat intercommunal d’électricité et d’équipement du département de la Vienne garde la maîtrise des sociétés de distribution de l’électricité au lieu de chercher à en vendre une partie à des entreprises privées étrangères.

 

Les Services publics doivent rester sous le contrôle des citoyens. Lorsque la 6ème République sera instaurée, les Assemblées citoyennes seront instituées et auront droit à la parole sur ces orientations. Si les collectivités territoriales (communes et leurs structures intercomunales, départements, régions ) sont des lieux de démocratie, ils peinent à refléter toujours les aspirations des citoyens. Dans l’assistance des voix s’élèvent pour s’en inquiéter. Est-il juste que le syndicat d’eau disparaisse, absorbé par le SIVEER qui devient l’unique syndicat de la Vienne, alors que ce dernier délivre un service notoirement moins affiné sur le terrain ? Les habitants auront ils le même service qu’auparavant, la même écoute de proximité ? Les agents de Lusignan seront-ils respectés ? De même, est-il juste que l’hopital de Lusignan soit absorbé par et fusionné avec le CHU ? On nous prétend que les cuisines ne seraient en aucun cas liquidées à Lusignan, mais est-ce aussi sûr quand on voit la dimension de celles toutes neuves de la Miletrie ?


Le statut de fonctionnaire des personnels est décisif pour assurer l’indépendance vis-à-vis des structures politiques et des contraintes privées. dans tous les services, le malaise des agents est grand, compte tenu de la multiplication des tâches et le sens du service se perd. Le Service public doit rester un lieu d’émancipation et de responsabilité collective.

Une politique sociale en faveur des salariés ne détruit pas l’économie d’un pays. En 1945, la dette de la France était de 145 %.  Et pourtant, ont été créés la SNCF, la Sécurité sociale , les Charbonnages de France, le Droit du travail … et 30 ans plus tard, la dette était remboursée intégralement. En 2012, la dette est de 80 %.

En 1936, à la création des congés payés, en 1968, lorsque le SMIC a augmenté de 35 %, le patronat a prédit l’écroulement de l’économie, alors que celle-ci a, en fait, été boostée par ces mesures sociales.

Aujourd’hui, la pauvreté augmente et les maladies liées à la précarité réapparaissent. Fin 2011, la France comptait 5 millions de chômeurs. C’est dans cette population que l’espérance de vie est la plus faible.


Comment redonner un sens aux mouvements sociaux ? Il faut impulser des luttes liées entre elles, cohérentes, en œuvrant pour une union des forces politiques et syndicales, et non plus par secteur d’activité. Il faut maintenant devenir acteur et non plus rester spectateur.

La bataille présidentielle sera très dure car le seul objectif qui sera avancé consistera à battre Nicolas Sarkozy et donc à voter « utile ». Il faut se battre pour arriver en tête au premier tour. Ensuite on réfléchira aux alliances possibles.

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En conclusion de cette soirée très riche, Samuel a rappelé quelques idées essentielles :

 

- Il faut renforcer nos services publics, tout particulièrement dans notre ruralité,

- Il faut revenir sur les privatisations et sur les démantèlements,

- Il faut recréer des emplois,

- Il faut soutenir les initiatives locales,

- Il faudra créer de nouveaux services, au gré de l’évolution de notre société,

 

Avant de partager la « galette du peuple », rendez-vous a été pris pour la prochaine Assemblée citoyenne qui se déroulera le 14 février à Coulombiers.

 

Marie-Hélène Gautron et Jean-Louis Durand.

 

dessin Nina fourmi

A Lusignan, les Assemblées citoyennes du Front de Gauche permettent AUSSI aux enfants de s'exprimer !

Texte en haut : "Sarcosi té tou peti come une fourmi !!!!!!!!!!!!!!!!" 

Publié dans Au fil de la campagne

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